Main utilisant un système de navigation embarqué dans un véhicule

Tuto : activer Android Auto sur R-Link avec menu caché

J’ai longtemps observé l’évolution des systèmes multimédia embarqués dans nos véhicules. Le R-LINK 1, cette tablette Android modifiée déployée par Renault depuis 2012 en partenariat avec TomTom, illustre parfaitement les frustrations que je ressens face à des fonctionnalités bridées artificiellement. J’ai découvert qu’Android Auto sommeille dans ce système, uniquement activé sur les modèles récents. Cette situation m’a poussé à visiter les possibilités d’activation sur ma Zoé d’occasion. Je vous livre ici mon retour d’expérience complet sur cette manipulation technique qui transforme radicalement l’utilisation quotidienne du système multimédia Renault. Attention d’un autre côté : cette procédure comporte des risques réels d’annulation de garantie et peut rendre votre installation hors service en cas d’erreur. Je recommande vivement de photographier chaque écran avant toute modification pour permettre une éventuelle restauration.

Matériel et logiciels nécessaires pour l’activation

L’adaptateur ELM327 et la rallonge OBD modifiée

Pour intervenir sur le système R-LINK, j’ai d’abord investi dans un adaptateur ELM327 version 1.5 équipé d’une puce PIC18F25K80. Après quelques recherches, j’ai opté pour la version USB plutôt que WIFI, nettement plus fiable selon mon expérience. Le budget reste raisonnable puisque cet adaptateur coûte environ 20 euros. Cet outil transforme simplement votre ordinateur en valise de diagnostic professionnelle, exactement ce qu’utilisent les garages pour interroger les calculateurs de votre voiture.

La vraie difficulté technique réside dans la modification de la rallonge OBD-2. Renault a adopté un câblage spécifique qui nécessite une intervention manuelle précise. J’ai dû inverser les câbles des positions 6 et 14 avec ceux des positions 12 et 13, uniquement côté prise véhicule. Cette modification contourne le câblage propriétaire et permet l’accès aux fonctions cachées du R-LINK. J’ai également préparé une clé USB de 8 Go minimum, formatée en FAT32, indispensable pour enregistrer les données et transférer les mises à jour. La prise OBD se trouve généralement sous le tableau de bord côté conducteur, mais son emplacement exact varie selon les modèles de véhicule.

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Les logiciels DDT4ALL et la base DDT2000

DDT4ALL représente la pièce maîtresse de cette opération. Ce logiciel open source, développé par Cédric PAILLE, fonctionne indifféremment sous Windows, Mac et Linux. Sur ma machine Linux, j’ai procédé à l’installation via pip3 en ajoutant les dépendances PyQt5 et PyQtWebEngine. Les utilisateurs Windows bénéficient d’un installeur prêt à l’emploi, compatible Windows 10 et Python 3 depuis novembre 2020. DDT4ALL permet de modifier directement les paramètres du véhicule via l’interface OBD, une fonctionnalité normalement réservée aux professionnels.

Le fichier DDT2000data.zip constitue le second élément logiciel crucial. Cette base de données technique se déniche sur internet, bien que sa légalité reste floue dans le partage entre particuliers. Je l’ai extraite dans le dossier d’installation de DDT4ALL, précisément dans C :\Program Files (x86)\ddt4all\ddt2000data sous Windows. Parallèlement, j’ai téléchargé R-Link Toolbox, l’outil officiel de Renault pour les mises à jour. Ce logiciel, accessible via MyRenault ou le R-Link Store, ne fonctionne que sous Windows et MacOS, compatible avec Windows 7 à 10 et OS 10.7 à 10.11 sur Mac. Dans ma démarche d’optimisation, je vérifie toujours que mes outils logiciels sont à jour.

Procédure complète d’activation d’Android Auto

Préparation et mise à jour du système R-LINK

Avant toute manipulation, j’ai vérifié que mon système R-LINK disposait d’une version supérieure à 11.343. La dernière version disponible étant 11.346, je me suis connecté sur myr.renault.fr pour accéder à mon compte MyRenault. Après sélection de mon véhicule, j’ai ouvert le R-LINK Store où m’attendait le téléchargement de R-Link Toolbox. Le processus de mise à jour via carte SD s’avère chronophage mais généralement fiable, à condition de ne pas interrompre l’opération.

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La préparation du matériel requiert de la minutie. J’ai modifié le câblage de ma rallonge OBD-2 selon le schéma technique, en prenant soin d’isoler correctement chaque connexion. Une fois l’adaptateur ELM327 branché sur mon ordinateur, j’ai connecté la rallonge sur la prise OBD du véhicule. Cette configuration transforme littéralement votre setup en station de diagnostic professionnelle. Les mesures électriques sur le bus CAN montrent normalement des oscillations rapides entre 1,5V et 3,5V. Si vous mesurez 3,4V en continu, stoppez immédiatement : ce n’est pas un bus CAN et forcer le branchement risquerait d’endommager le matériel.

Configuration de DDT4ALL et activation des fonctionnalités

J’ai extrait DDT4ALL directement sur mon bureau et copié le dossier ecus depuis la base DDT2000 vers le répertoire DDT4ALL. Le lancement s’effectue via ddt4all.bat sous Windows ou ddt4all.py sous Linux. Dans l’interface, j’ai sélectionné le mode After sales, celui réservé au service après-vente. La liste des véhicules m’a permis de choisir X95 – MEGANE/SCENIC III, adapté à ma configuration.

Le double-clic sur Navigation dans le menu ECU ouvre les options de paramétrage. J’ai sélectionné MFD v4.6, disponible sur ma version système. Un nouveau double-clic sur Navigation MFD m’a conduit vers le menu Action. En progressant jusqu’à 1 – Configuration puis 13 – ECU configuration- ADAS, j’ai fait défiler la liste à droite jusqu’à trouver les options recherchées. La mise à Present des fonctionnalités Android Auto feature et Mirrorlink feature constitue le cœur de cette manipulation. Le clic sur Write ECU config valide définitivement les modifications dans le calculateur.

Le redémarrage du système s’effectue simplement en appuyant cinq fois consécutivement sur le bouton Home du R-LINK. Le système redémarre automatiquement, processus durant lequel je recommande de ne toucher à rien. Après quelques minutes, l’option Mirrorlink apparaît dans le menu système, confirmant que l’activation a fonctionné. Cette réussite m’a procuré une satisfaction comparable à celle de voir ma production photovoltaïque atteindre son pic quotidien.

Utilisation et compatibilité avec Android Auto

Compatibilité téléphones et applications

Android Auto nécessite au minimum Android 5.0 Lollipop, bien que certains modèles équipés de cette version restent incompatibles. J’ai systématiquement effectué toutes les mises à jour logicielles disponibles sur mon smartphone avant la première connexion. Le téléchargement de l’application Android Auto depuis le Google Play Store constitue une étape préalable obligatoire, avec acceptation des conditions générales d’utilisation.

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Les applications natives compatibles comprennent les suivantes :

  • Google Maps pour la navigation GPS enrichie
  • Téléphone pour passer et recevoir des appels
  • SMS pour la messagerie vocale
  • Play Musique pour l’écoute audio

Les applications additionnelles certifiées comme WhatsApp et Spotify enrichissent considérablement l’expérience utilisateur. Je déverrouille systématiquement mon smartphone avant connexion et utilise un câble USB de qualité, idéalement de la même marque que mon téléphone. L’acceptation de toutes les requêtes affichées sur l’écran R-LINK et le smartphone garantit une connexion fluide. Dans ma pratique quotidienne, cette intégration transforme radicalement les trajets domicile-école.

Commandes vocales et navigation dans l’interface

J’ai rapidement adopté trois méthodes pour activer la reconnaissance vocale Android Auto. La première consiste en un appui long sur le bouton Push To Talk du volant jusqu’au bip sonore. La deuxième méthode utilise l’icône microphone située en haut à droite de l’écran tactile. La troisième, particulièrement pratique durant la conduite, nécessite simplement de prononcer Ok Google à voix haute. Ces commandes permettent de passer des appels, écouter de la musique, envoyer des SMS, utiliser Maps et créer des rappels sans quitter la route des yeux.

Les commandes physiques du véhicule restent pleinement opérationnelles avec Android Auto :

  1. Le bouton Retour navigue vers le menu précédent
  2. Le bouton Menu accède à la page d’accueil R-LINK
  3. Le bouton rotatif permet navigation, zoom et confirmation
  4. Le bouton Source Audio sélectionne les sources dont Android Auto

Pour revenir vers le système R-LINK depuis Android Auto, j’appuie sur l’icône en bas à droite puis sélectionne Retour à Renault. Alternativement, le bouton accueil physique à droite de l’écran remplit la même fonction. La possibilité d’écran partagé m’intéresse particulièrement : j’affiche simultanément le lecteur musique Android Auto et la navigation R-LINK, ou inversement la navigation Android Auto avec la radio FM. Cette cohabitation intelligente présente en revanche une limitation logique : deux fonctions similaires ne peuvent s’activer simultanément, ce qui évite les conflits d’affichage.

Jennifer